Nous sommes candidat·es pour le collège doctorant·es sur la liste Agir pour une université de service public dans le cadre des élections du Conseil Scientifique (CS) qui auront lieu cette semaine, le jeudi 19 novembre.
La semaine dernière, nous vous avons présenté notre liste et cette semaine nous vous informons sur plusieurs sujets qui seront au cœur de notre mandat:
Les difficultés de doctorant.es après leurs trois premières années de thèse
Il est actuellement courant qu’une thèse ne puisse pas être terminée en trois ans. Dans certaines disciplines, il est même normal qu’elles se prolongent sur plusieurs années pour des raisons scientifiques. Pour ne donner qu’un exemple, les thèses en sciences sociales nécessitent la conduite d’une enquête de terrain, et plus largement le recueil d’un matériau empirique. Ces étapes indispensables à une recherche de qualité occupent, à elles seules, les doctorant·e·s durant leurs trois premières années de recherche. En outre, d’autres facteurs (grossesse, handicap, aléas de la recherche…) peuvent aussi provoquer un allongement de la thèse. Ainsi, exercer des pressions sur ces doctorant·es pour qu’ils/elles finissent leur thèse au plus vite peut être particulièrement discriminatoire et nuire à leur début de carrière. De plus, les doctorant·es en CIFRE enchaînent souvent les trois premières années de thèse avec un emploi à temps plein, ce qui rend difficile la poursuite de la thèse et particulièrement la rédaction de leur manuscrit.
Les doctorant·es qui sont contraint·es de prolonger leur thèse sont souvent dans une situation précaire. Ils/Elles ne le font pas par plaisir. Dans le cas d’un contrat doctoral, cette prolongation implique la recherche d’un financement à l’issue de celui-ci, afin de pouvoir continuer ses recherches. Dans certaines disciplines, ce financement supplémentaire est tout simplement le chômage, ce qui ne devrait pas être le cas.
C’est donc une double peine d’être considéré·e comme en faute par l’université et d’être contraint·es d’obtenir le soutien charitable des titulaires de l’Ecole doctorale et de ses directeur·rices. L’université doit prendre en compte que la durée des thèses peut dépasser 3 ans. L’université doit soutenir ces doctorant·es, qui pour la plupart jonglent entre les financements, car c’est une situation qui, à défaut d’être souhaitable, est tout à fait habituelle dans certaines disciplines. Malheureusement l’université n’agit pas comme tel aujourd’hui, comme le montre le chevauchement des contrats doctoraux et ceux d’ATER de beaucoup de doctorants. Les contrats doctoraux commencent obligatoirement en octobre ou novembre à Dauphine (sauf exception, incluant les normalien·nes, qui peuvent s’inscrire sans difficulté en septembre pour ne pas subir de rupture de traitement). Sauf que les contrats d’ATER, eux, doivent commencer en septembre, ce qui fait que 3 ans plus tard, lorsqu’un doctorant souhaite commencer un contrat d’ATER, il doit abandonner un mois de salaire de son contrat doctoral. Et cela alors même que s’ouvre pour nombre de doctorant·es une période tumultueuse. Avec la CGT, nous avons rencontré l’année dernière la direction sortante, dont plusieurs membres de la liste Demain Dauphine. Elle n’a pas avancé sur le sujet, alors même qu’une solution minimale (et largement insuffisante pour les doctorant·es actuellement en thèse) comme l’autorisation d’inscription pour tou·tes en septembre n’était en rien insurmontable. Nous espérons pouvoir régler ce problème lors de la prochaine mandature.
Par ailleurs, à Dauphine, les doctorant·es employé·es par Dauphine sont exonéré·es de frais d’inscription, mais pas ceux qui sont au chômage. Ainsi, à la fin des 3 ans (ou d’un contrat d’ATER), non seulement un·e doctorant·e au chômage se retrouve avec un revenu sensiblement plus faible que celui associé au contrat doctoral, mais en plus il/elle doit payer des frais d’inscription, qui s’élèvent à 380€ ! Ainsi, nous demandons une exonération des frais d’inscription pour tou·tes.
Retrouvez l’ensemble des propositions de notre liste sur https://agir-ensemble-dauphine.org/
Lucas Baudin, Alice Feyeux, Jeanne Boursier, George Butler, Eloi Dibon, Céline Beji
English version
In this year’s elections of the scientific council in Paris-Dauphine, we are running for a position at the council’sPhD student committee. We write to you because we want to make our electoral goals clear. As most of the communication relative to these elections are in French, please do not hesitate to contact us if you have any questions about them.
The recurrent PhD candidate problem
It is customary for PhD candidates to submit their theses after the end of their third year. In some fields, PhD theses are extended for several years due to scientific reasons. Other factors such as pregnancy, handicap, scientific hazards, to mention a few, may also contribute to prolonging the duration of a thesis. Therefore, pressuring PhD candidates to finish their PhD within their three first years of training, without any consideration of these factors, may bring about discrimination and may jeopardize the successful beginning of their careers. PhD candidates in CIFRE are often hired immediately after their three first years of training, which makes it difficult for them to complete their PhD.
PhD candidates that need to extend their PhD training to complete it often live in precarious conditions. For those who sign a doctoral contract, extending their PhD implies that they have to look for alternative ways to finance their research. In some fields, this funding narrows down to unemployment benefits, which should not be the case.
It is already financially difficult for PhD students to not complete their theses on time. Over it, they may be considered to be at fault by the university they reside in and may have to go fishing and pleading for support from the permanent researchers of the doctoral school and their supervisors. The university must take into account that completing a thesis can take more than 3 years. The university should support all PhD students (most of them have to juggle with different financial sources to get through their theses), because this situation is the (undesirable) norm. Unfortunately, this is not the case as of today. For instance, the ATER contracts and doctoral contracts often overlap – doctoral contracts have to begin in October or November at Dauphine (except for a few cases, including students of ENS, who may begin in September) and ATER contracts must begin in September. If follows that before the end of their 3-year contract, a PhD candidate who takes a teaching position (ATER) must renounce to one month of their PhD salary. Furthermore, this is currently happening as we speak, during tumultuous times for everyone. Alongside the CGT, we met the university management committee last year, including several members of the other list ‘Demain Dauphine’. They have not worked on this subject, even if a easy and minimally viable but unsatisfactory solution would be to allow PhD candidates to begin in September. We hope that we will be able to sort this out during the next term.
Last but not least, PhD students employed by the university are exempted of scholarship fees (which is 0.K.), yet this is not the case for other unemployed PhD candidates. At the end of the 3 years (or at the end of the ATER contract), PhD students have substantially lower incomes with respect to their income during the doctoral contract. They also have to pay tuition fees (around 380€) ! We want these fees to be exempted for everyone.
Lucas Baudin, Alice Feyeux, Jeanne Boursier, George Butler, Eloi Dibon, Céline Beji